Asie, Regards croisés, Voyage

Regards croisés : l’Asie entre fascination et exaspération

Regards croisés : l'Asie entre fascination et exaspération

Regards croisés : l’Asie entre fascination et exaspération

Nous ouvrons une toute nouvelle rubrique « Regards Croisés » sur le blog, avec ce premier article collaboratif sur l’Asie. L’idée : permettre à notre communauté de partager leur regard sur des sujets aussi divers que variés sur le voyage et le tourisme. Et pour débuter, nous avons choisi d’évoquer l’Asie et ses contrastes. Un sujet que l’on avait d’ailleurs initié avec un article sur les comportements des touristes chinois.  Vous connaissez sans doute notre attrait pour l’Asie, sa culture, ses traditions et ses paysages magnifiques. Malgré cela, l’Asie ne fait pas l’unanimité à bien des égards, surtout d’un point de vue écologique, et même humain. Souvent privilégié pour son accessibilité financière, l’Asie attire, fascine mais aussi déçoit sur différents aspects. Dans ce tout nouvel article, nous partageons avec vous le regard de 5 de nos lecteurs. Nous sommes certains que ces retours d’expérience vous permettront d’appréhender les principales facettes des pays d’Asie tels que le Vietnam, la Thaïlande, le Cambodge, la Birmanie et la Mongolie et de profiter au mieux de votre voyage.

Un grand MERCI à Clément, Marline, Julie, Elsa et Laurianne pour leurs récits autour des beautés et des expériences vécues mais aussi des exaspérations rencontrées lors de leur voyage.


Le regard de Clément sur le Vietnam

Regards croisés : l'Asie entre fascination et exaspération

Regards croisés : l'Asie entre fascination et exaspération

L’Asie, un continent fascinant

L’Asie, un continent fascinant…de part sa différence avec le monde occidental sous toutes les coutures. Y mettre les pieds n’est pas à prendre à la légère, il faut bien se renseigner et être prêt à être désorienté par cet univers dans lequel nous n’avons pas l’habitude d’évoluer. Surtout dans les grandes villes où le bruit, la densité d’habitant, la pollution, la pauvreté comme premières impressions peuvent vite surprendre. Être au courant des premières impressions est important pour laisser le plus rapidement possible la place à l’émerveillement que cette différence humaine et culturelle peut procurer.

La richesse des paysages vietnamiens m’a particulièrement plu. Dans ce pays très allongé et bordé par la mer de Chine, j’ai pu trouver :

  • La Baie d’Halong et y passer une nuit entre ces rochers en forme de pains de sucre, quel coucher de soleil et lever de soleil ce jour-là !
  • Les montagnes du Nord du pays et faire plusieurs jours de randonnée avec un guide local qui nous a raconté et montré la vie dans les montagnes en nous faisant dormir chez des habitants.
  • Les différentes grottes du centre du pays au milieu de ces forêts et rizières que j’ai pu parcourir en scooter avec de l’essence dans les bouteilles d’eau si jamais je tombais en panne
  • La grande cité impériale de Hué, qui a un vécu extraordinaire.
  • Les centaines de temples à chaque coin de rue qui sont si différents les uns des autres et toujours des découvertes sur les croyances à faire.
  • Et j’en passe…

Dans un restaurant d’Hanoi près de notre hôtel, j’avais l’habitude de passer boire une Bia Hoi (une bière souvent brassé le matin même) et prendre un Pho à chaque fois que je rentrais à l’hôtel. La serveuse nous expliquait qu’elle voyait beaucoup d’étrangers mais peu osaient venir au milieu des locaux dans son restaurant. Un jour, il y avait un groupe de vietnamiens derrière nous qui pariaient en jouant aux dés, ils nous ont inclus dans leur jeu et nous ont partagé un peu de tabac local dans une grande pipe ressemblant à un bang (expérience assez forte quand même…) et nous ont indiqués chacun leur tour l’adresse de leur meilleur restaurant. Les gens sont toujours bienveillants si on arrive vers eux avec un sourire et ils nous le rendent volontiers avec plus d’informations que ce que l’on espérait, c’est aussi cela la façon de faire ici, toujours prêt à aider et à partager. Bien évidemment il ne faut pas arriver comme certains touristes qui pensent que tout leur est dû.

L’Asie, un continent exaspérant

La majorité des gens trouvent encore cela normal de tout jeter tout le temps dans la rue. Dans beaucoup de pays asiatiques, il y a un commerce parallèle du recyclage des bouteilles en plastique. J’ai pu observer et discuter avec certaines personnes dans le besoin au Vietnam qui passent leurs journées à ramasser les bouteilles plastique par terre ou dans certaines poubelles quand il y en a. Puis ils les amènent à des « grossistes » qui leur donnent quelques pièces pour les dizaines de kilos de plastique qu’ils leur ramènent chaque jour. Un mal pour un bien avec tous ces déchets jetés dans la rue… cependant ce qui n’est pas en plastique reste dans les rues et peut donner un effet très sale dans certaines villes, petite ou grande d’ailleurs !

L’Asie de demain

Les pays d’Asie pourraient essayer de ne pas ressembler aux pays d’occident, ils ont tellement de choses à mettre en avant par eux-mêmes que je trouve que cette course qu’ont certains pays, villes et même certains habitants à vouloir ressembler à ce qu’ils ne sont pas, dénature ce continent magnifique. Il faut qu’à l’instar de leur gastronomie, leurs pays restent ce qu’ils sont et reflètent leurs différences face au monde occidental. Si ces différences qui sont leur héritage sont préservées, l’éducation pourra être mise en avant, pour un taux d’alphabétisation plus important, une meilleure prise de conscience sur les enjeux d’accès à l’éducation, de conditions au travail (même si l’occident a une grande part à jouer aussi là-dessus), ainsi que les enjeux sanitaires et écologiques.

Vous pouvez retrouvez les aventures de Clément sur son blog.


Le regard de Marline sur la Thaïlande

Regards croisés : l'Asie entre fascination et exaspération

L’Asie, un continent fascinant

La Thaïlande est fascinante ! La vie est très rythmée (surtout à Bangkok et les grandes villes). Les gens roulent à toute vitesse c’est assez déroutant car vous y verrez une toute autre version de la sécurité routière qui est quasi inexistante là-bas par rapport à ce que nous connaissons. Les rues sont toujours animées de jour comme de nuit (contrairement à chez nous ou à partir d’une certaine heure les rues dorment).

  • Une architecture qui est si particulière avec tous ces toits pointus, les ornements pleins de couleurs partout sur les murs des monuments. Monuments qui sont toujours très bien entretenus ainsi que les lieux de culte ou la propreté règne. Il y a aussi un nombre incalculable de statues de bouddhas, les ruines anciennes racontant l’histoire du passé…
  • Le bouddhisme est la religion officielle : il faudra dans certains temples rentrer sans chaussures et s’agenouiller les pieds derrière vous, il ne faut pas montrer ses pieds à bouddha c’est un manque de respect. Dans ces temples règnent la sérénité, l’apaisement et le respect… Quand les moines récitent les prières on les entends de loin car ils parlent d’une seule et même voix alors qu’ils sont parfois plus de 30… je ne saurais réellement décrire ce que j’ai ressentie en les entendant, mais leurs voix résonnaient tellement fort et d’un coup vous ne pouvez que vous taire et apprécier le moment.
  • La gastronomie et  ces plats délicieux : les pads thaï, les soupes de légumes au curry, etc. mais attention quelques fois on peut être très surpris car ils mangent très épicé et pimenté mais les portions sont vraiment copieuses. Il y a aussi les cocktails de fruits frais à consommer sans modération
  • Les paysages sont à couper le souffle que ce soit en ville ou à la campagne le dépaysement est total. Un pays plein de couleurs : les tuktuk, les marchés avec les fruits et les légumes, ceux des fleurs… La destination rêvée pour les petits budgets !

L’Asie, un continent exaspérant

  • La Thaïlande est une royauté. Régulièrement vous apercevrez des portraits de la famille royale avec beaucoup d’offrandes au pied de ceux-ci. Ce thème est dans la partie négative car nous ne savons pas vraiment ce que pense réellement le peuple thaïlandais. Lors d’une visite d’un temple à Chiang Mai, un belge, habitant le pays, nous a expliqué que depuis qu’ils sont enfants les Thaï voient des clips de « propagande »  afin de présenter les membres de la famille et combien ils sont bons pour le peuple et combien il faut les aimer et ne pas dire de mal d’eux.
  • La Thaïlande est un pays magnifique bien connu pour ces balades à dos d’éléphant… Les éléphants sont souvent maltraités soit par le biais du travail dans les forêts (et autres) ou par l’abus de balade pour les touristes. Les balades durent des heures avec une ou deux personnes plus l’assise, les éléphants n’ont pas de temps de souffler, ils enchaînent les promenades… tout cela sans oublier LES COUPS de piques sur la peau et terminent ensanglantés…
  • La Thaïlande est le commerce sexuel : destination favorite des gens malsains (pour ne pas dire autre chose) qui abusent de jeunes enfants mais aussi d’adultes contre de l’argent. Réseaux de prostitution ou locaux, ces gens sont défavorisés et ont besoin d’argent pour cela ils n’hésitent pas à vendre leurs corps.
  • La Thaïlande et les attrapes touristes : il paraît qu’on se fait avoir une fois ou deux avant de voir venir le truc, ce fut notre cas… À Bangkok, vous êtes avec votre carte afin de prendre la direction du grand palais est là un gentil monsieur vous aborde en anglais puis quelque mot en français (très sympathique) on lui explique que nous souhaitons visiter le grand palais à ce moment-là il nous annonce qu’il est fermé pour raison de deuil et prières, il sera ouvert le lendemain. Pour compenser il nous propose de faire un tour en TUKTUK à la découverte de la ville. Nous étions ravies de ce bon plan car il a négocié pour nous le prix de la course (MDR). En route pour notre balade quatre ou cinq monuments après on pensait avoir terminé mais non, il nous conduit dans une sorte d’office du tourisme ou agence de voyages où il vous propose différentes excursions dans le pays, puis on remonte dans notre bolide et là il nous conduit dans un magasin de vêtements ou vous pouvez avoir du Armani, Dior et autres marques de luxe sur mesure…
  • Excursion abusive : la Thaïlande et le « commerce d’humain ».  Souvent dans le nord du pays on vous proposera des excursions à la découverte de tribus souvent d’origine Birmane (les femmes girafes etc). Ces tribus sont « tolérées » par le pays car il rapporte de l’argent. En effet, ces communautés ont été exclues de leurs pays d’origine et la Thaïlande les « accueille ». Rien ne revient à ces gens, vous payez votre excursion dont l’argent va à l’agence de voyages et à l’Etat. L’argent des achats que vous pouvez faire directement dans le village doit être reversé au pays afin de payer une sorte de « passe droit » sur le territoire… Au final vous êtes au zoo humain, certes vous découvrez une nouvelle culture et façon de vivre mais cela contribue je trouve à les exploiter. Nous n’avons pas souhaité participer à cela, chacun à son avis sur le sujet…

Le regard de Julie sur le Myanmar

Regards sur Myanmar

Regards sur l'Asie

L’Asie, un continent fascinant

Le Myanmar, mise à part les mauvaises nouvelles entendues aux journaux télévisés, je dois avouer que nous n’en connaissions pas grand chose avant d’y voyager…Par sa réputation d’insécurité et d’instabilité que nous connaissions, le pays aux milliers de pagodes avait de quoi faire naître beaucoup d’appréhension en nous et auprès de nos proches. Néanmoins, nous avons quand même décidé de nous y rendre durant notre tour d’Asie. Revenons donc sur notre voyage, nous sommes donc arrivés en Birmanie après avoir voyagé un mois en Thaïlande, autant vous dire que le contraste fut saisissant… Nous y sommes restés 28 jours, le maximum autorisé par le visa. Bien que cela puisse sembler long, nous aurions pu y rester le double tant il y a de choses à voir et à faire. Peut être une prochaine fois…

Nous avons eu un vrai coup de cœur pour le Myanmar et ça dès que nous avons franchi la frontière. Nous avons vu des paysages à couper le souffle comme dans la région du lac Inle ou de Hpa-An, visité l’immense site archéologique de Bagan, appris le sens de leurs traditions et de leur culture qui sont totalement préservés, et partagé des moments avec des habitants souriants et chaleureux. A aucun moment nous ne nous sommes sentis en insécurité ou avons ressenti de la crainte ni pour nous ni pour notre fille de 2 ans, nos préjugés se sont envolés très rapidement laissant place à des souvenirs inoubliables ! Nous ne pouvons pas citer tous nos souvenirs mais les plus marquants ont été l’ascension du mont Zwegabin et son nombre incalculable de marches, la découverte en scooter de l’une des plus belles régions du pays : Hpa-An, le trek sur deux jours pour rejoindre le Lac Inle, parcourir l’immense site de Bagan et ses milliers de temple… bref ce pays offre une multitude de possibilité à tous les voyageurs curieux qui seront curieux de franchir ses frontières !

Cela fait quelques mois que nous l’avons quitté mais malgré tout, ce pays me fascine encore par sa beauté et sa richesse culturelle. Si je devais choisir un pays dans lequel je retournerai ce serait sans hésiter celui-ci.

L’Asie, un continent exaspérant

Derrière ses magnifiques paysages, il ne faut pas oublier la misère que connaît la population, des lieux parfois si pauvre qu’il fût difficile pour nous d’y aller sans ressentir ce sentiment de voyeurisme…Le Myanmar fut également l’un des pays les plus sale que nous ayons visité (même si c’est une situation malheureusement habituelle en Asie) là-bas partout des déchets s’accumulent gâchant parfois la beauté des lieux mais surtout mettant en danger la vie sanitaire des habitants !

Il y également ce fléau qu’est la chique, une mauvaise habitude et une drogue qui met gravement en péril la santé de ceux qui la consomme…Le manque de moyen et de communication bien qu’étant de mieux en mieux peine à prévenir des risques graves que peut provoquer ce comportement.

L’Asie de demain

L’Asie de demain je la voie belle, si et seulement si la population locale, les gouvernements, les autorités et autres organisations, les touristes que nous sommes en prennent soin. Il y a tant à faire dans cette partie du monde, rien n’est simple et il faudra du temps mais malgré des traditions bien ancrées on peut ressentir une volonté certaine de la population de se moderniser et d’aller vers le mieux. L’Asie a tant à offrir, résumer ce continent aux îles Thaïlandaises, à la Chine ou encore encore aux rizières Vietnamienne est une erreur car l’Asie c’est une multitude de culture, de traditions, d’ethnies, de paysage, une gastronomie propre à chaque région, des populations souriantes et très attachées à leur racine. Un continent très différent sur beaucoup de points mais tellement intéressant ! Si vous dépassez les préjugés comme la pollution, la saleté, l’insécurité alors à coup sûr que vous tomberez sous le charme de ce continent fantastique !

Vous pouvez retrouvez les aventures de Julie et de sa famille sur leur blog.

 


Le regard d’Elsa sur le Cambodge

Regards croisés : l'Asie entre fascination et exaspération

Regards croisés : l'Asie entre fascination et exaspération

Elsa et Bertrand, 29 ans, et nos 2 petites koalas de 4 ans et bientôt 2 ans. Pour débuter notre tour du monde en famille nous avons choisi l’Asie : la Thaïlande et le Cambodge. Nous avons passé environ 1 mois dans chacun de ces pays. Je crois que c’est évidemment l’histoire bouleversante de ce pays qui nous a avant tous touchés. Pendant mon internat de médecine spécialisé en psychiatrie j’ai rencontré parmi mes patients un cambodgien qui a fui sous les tirs des khmers rouges. Cette rencontre m’a bouleversée. J’ai pas mal lu alors sur le génocide, l’histoire politique et sociale de ce pays. On a donc voulu découvrir de pays « de l’intérieur », on a décidé d’y vivre un peu moins d’un mois, dans un village, en étant volontaires pour donner des cours d’anglais dans l’école du village, une école associative, gratuite et complémentaire à l’école publique. On s’est gardés quelques jours en fin de séjour pour visiter les temples d’Angkor dont on nous avait tant parlé et qui nous faisaient rêver !

On se doutait que ce voyage serait riche en émotions. Bien sûr nous avons été bouleversés par ce que nous avons vécu dans ce village. En 2 mots : les rencontres et le partage. Ce qu’il s’est passé a été assez incroyable car les rencontres, surtout avec les enfants, ces amitiés qui se sont liées si facilement avec nos filles, les moments de rires tous ensemble, de danse, de jeux m’ont complètement fait oublier les conditions plus que précaires dans lesquelles on vivait ! Je ne voyais que le côté si chaleureux des gens qui nous entouraient qui contrastait tant avec cette histoire dramatique qu’ils ont vécu il y a peu.

Au-delà de l’aspect humain, on a été émerveillés par les campagnes de l’arrière-pays, ces chemins de terre rouge si typiques, et bien sur les temples ! Ce n’était pas une légende, le site d’Angkor est incroyable. Les monuments ne me fascinent jamais vraiment mais là, ces temples m’ont vraiment émue. Ils sont majestueux, on se sent témoins du passé au milieu de ces pierres dont l’histoire est si riche.

Ce qu’on n’avait pas prévu

Vivre au sein d’un village nous a permis d’être au cœur des interactions entre les habitants, de lier des amitiés, de discuter, et petit à petit de nous rendre compte de « la face cachée », de comprendre « les dessous » de ce que l’on veut bien nous montrer. Cela ne remet pas en cause l’exceptionnelle humanité des habitants c’est ce qui est assez incroyable. Mais sous leurs sourires si chaleureux il y a un peuple qui reste meurtri par la guerre. Il y a la violence conjugale, l’alcoolisme. Et comme dans tout pays qui a été détruit, il y a le renouveau avec du bon mais aussi du moins bon. Les enjeux de pouvoir et l’argent. Et toutes les conséquences que ces enjeux peuvent avoir, à commencer par le déséquilibre dans les relations humaines que ces enjeux entraînent. A notre petite échelle, nous avons vécu tout cela à travers notre expérience de volontariat. Celui qui a monté cette école et dont les intentions initiales sont louables s’enrichit petit à petit considérablement, déséquilibrant les relations avec les habitants de son village, le mettant dans une place de pouvoir, demandant toujours plus d’argent aux donateurs, aux volontaires, nous escroquant également sur des petites choses dès qu’il le pouvait. Est-ce que c’était vraiment pour le bien de l’école ou est-ce que c’était pour encore plus confirmer sa place de « gourou-sauveteur » du village en distribuant du riz et des vêtements à tous ? Évidemment que les habitants ont besoin de riz et de vêtements mais la façon de faire nous a laissé de quoi réfléchir entre la place des enjeux individuels et ceux collectifs.

Et autre questionnement, si toute l’aide est apportée de l’extérieur (nourriture, volontariats pour la scolarité, aides médicales etc.), est-ce que cela aide réellement le pays à se reconstruire ou est ce que cela n’entraîne pas une dépendance aux plus grosses puissances ? Est-ce qu’il s’agit seulement d’une phase de transition pour accompagner le pays vers sa reconstruction ?

Évidemment je ne parle pas des enjeux écologiques, les déchets sont partout. Mais comment en vouloir à des gens qui n’ont même pas assez de riz pour vivre un mois, de ne pas se soucier de l’avenir des futures générations et de la survie de la planète…

Pour conclure, je dirai que ce pays est d’une incroyable richesse tant sur le plan humain que culturel. Notre expérience nous a beaucoup questionnés, émerveillés et bouleversés bien sur. On pense déjà à y retourner l’an prochain chez une autre famille, dans un autre village, poursuivre nos rencontres et nos questionnements.

On voit bien que le pays est en pleine mutation, qu’il y a quasiment tout à reconstruire (système sanitaire, scolaire…) et donc évidemment cela semble être une opportunité incroyable pour tous les investisseurs. Les enjeux économiques semblent primer sur les enjeux de respect du patrimoine culturel et surtout sur la reconstruction identitaire et sociale du pays. Peut-être que dans quelques années le pays aura été progressivement racheté par les grosses puissances économiques (notamment la chine nous ont dit de nombreux cambodgiens). Peut-être qu’au contraire un équilibre aura été retrouvé.

Voilà notre expérience et nos réflexions à notre petite échelle qui demandent encore à être bien enrichies tellement les enjeux sont complexes !

 


Regard de Lauriane sur la Mongolie

Regards croisés : l'Asie entre fascination et exaspération
Regards croisés : l'Asie entre fascination et exaspération

L’Asie un continent fascinant

La Mongolie me fascine depuis que j’ai 9 – 10 ans, depuis que je m’intéresse aux chevaux, à leur histoire. La Mongolie est le pays du cheval par excellence. Ce pays représentait pour moi tout ce que j’aime : les chevaux, les grands espaces, un pays peu touristique, la liberté, le respect de l’animal, le voyage, la découverte d’une autre culture. Mais bizarrement quand j’ai eu l’âge, l’argent pour voyager seule, la Mongolie ne m’est pas apparue comme une évidence. Car je ne me sentais pas assez mature pour y voyager, pour profiter pleinement de ce qu’elle avait à offrir. C’est à 24 ans, une vingtaine de pays visités et un accident où j’ai failli perdre la vie que je me suis dit : il est temps de voyager en Mongolie. J’en avais les moyens financiers et une envie irrésistible d’y voyager.

La Mongolie est un pays énorme avec une diversité incroyable de paysages. J’ai passé des nuits à chercher où j’aimerai aller, par quelle agence je souhaitais passer. Et au final je me suis centrée sur : l’extrême ouest de la Mongolie et le massif de l’Altaï pour 2 semaines en montagne en trek à cheval et une semaine dans le centre avec chauffeur et guide. La 1ère partie du voyage représentait pour moi tout ce que j’aimais : les chevaux, la montagne, le peu (voire pas) de tourisme dans cette région de la Mongolie et l’aventure en pleine nature. Je ne fus pas déçue et cela a dépassé toutes mes attentes ! Ce furent sans conteste les 15 plus beaux jours de voyage de ma vie. Être pendant 2 semaines en communion totale avec la nature (chevaux, fleuves, flore, faune diverses), en déconnexion avec le monde moderne (pas d’internet, de TV), et être centré sur l’essentiel : la nature, être heureux.

La seconde partie était essentielle à mes yeux : découvrir l’histoire fascinante de la Mongolie, voir ces steppes dont tout le monde parle, découvrir une curiosité de la nature comme sait l’offrir la Mongolie : le mini Gobi à quelques dizaines de kms de la capital et surtout : découvrir les mythiques chevaux de Przewalski, ancêtres de nos chevaux actuels. Cela a été un moment de grâce à mes yeux, au point d’en pleurer de joie. Observer ces chevaux libres, paisibles ….

J’ai tellement aimé ce voyage, il a été comme une renaissance pour moi et m’a ouvert les yeux sur beaucoup de choses personnelles.

Quelques mois après, j’avais le mot « cheval » tatoué sur le bras en mongol traditionnel. Pour graver à jamais ce voyage !

L’Asie un continent exaspérant

  • Dessin sur les pétroglyphes : Dans le Massif de l’Altaï il y a des pétroglyphes, dessins précieux témoins de l’ère ancienne. Ils sont impossibles à trouver seuls : un guide connaisseur du terrain est nécessaire. Ils ne sont absolument pas protégés et aucune mesure gouvernementale n’est prévue dans ce sens. Et des malins se sont amusés à dessiner sur les peintures. J’étais scandalisée !
  • Jugement des touristes sur la manière dont sont traités les chevaux : la vision des mongoles sur la manière de traiter les chevaux. En Mongolie, les chevaux sont très respectés. Une fois leur âge de maturité atteinte et le déclenchement de la phase de vieillesse, certains mongols tuent leurs chevaux par respect pour eux et les mange pour s’imprégner de leur force. De même, ils vivent en liberté autour des camps. Chaque cheval conserve une partie sauvage. La manière d’éduquer les chevaux est différente qu’en France : avec plus de fermeté, moins de douceur. Et beaucoup sont choqués de cela, tout en sachant qu’en France la majorité sont enfermés dans les box, etc. Et je n’aime pas que des touristes jugent sans connaître la culture en se basant seulement sur des faits.
  • Problème de pollution : ce n’est pas une surprise. Mais j’ai été triste de voir en plein milieu de nulle part des cadavres de bouteilles de vodka, de bière (les Mongols boivent beaucoup … surement l’influence russe …) et évidemment attristé de la pollution plastique dans les villes.
  • Problème du changement climatique : j’y étais en juillet et normalement l’herbe a déjà repoussé après les rudes mois d’hiver, la pluie est arrivée, les animaux peuvent reprendre des forces. Mais à la mi-juillet, l’herbe des steppes était toujours sèche, les pluies sont arrivées à la fin de mon voyage autour du 20 juillet : un signe de plus du changement climatique. Les hivers sont de plus en plus rudes, la pluie manque, les tempêtes de plus en plus fréquentes…

L’Asie de demain

Je l’aimerai avec un tourisme pensé en respect avec la nature, les valeurs du pays, les traditions et coutumes de ses habitants. Sans tourisme de masse, je l’aimerai avec un développement en faveur de ses habitants : meilleure santé et plus de travail. Je la souhaiterai avec des mesures radicales et efficaces contre le changement climatique, contre la sur-utilisation de plastique, avec une gestion des déchets efficace.


Une nouvelle fois, nous tenons à remercier nos abonnés pour leur participation à cet article.